Expression libre
6ème édition de la Nuit des Oscars des sportifs : Le FNDAJSL honore 22 meilleurs sportifs bénino...
Présidentielle 2016 : les universitaires et scolaires lancent « EUSEP-2016 » en septembre
Passation de témoin dans les 8è et 13è arrondissements : Léhady Soglo installe Raphaël Edou et...
Mise en fonctionnalité de l’Université d’agriculture de Kétou : Antoine Idji Kolawolé deman...
10ème édition du Prom’Art Jeunes International : Un véritable creuset d’échanges pour les ...
Don de matériels didactiques : Cormellia et l’association "Gospel Saint-Pierre d’Osny"comblent...
Loi portant statut général des agents de l’Etat : le Collectif des syndicalistes pour l’évei...
Désignation des représentants de l’Assemblée à la CCA : La liste des représentants de l’U...
Après son entretien à l’endroit de ses concitoyens : Patrice Talon s’adresse à la communaut�...
Expression libre
(Par Roger Gbégnonvi)
L’amnistie accordée au Grand Camarade au sortir de la transition en 1991 le fut au forceps. Le Bénin émergeait à peine d’un régime d’exception, appelée révolution, qui l’avait laminé pendant 17 ans d’errance militarisée. A la suite des élections, le Président sortant, par peur des poursuites judiciaires, refusait de sortir. Sans doute empoisonné, le Président élu était malade à mourir. Les communistes, croyant l’heure venue pour l’insurrection générale armée de leur vœu, salivaient tout en refaisant leurs stocks d’acide. Le pays sentait le soufre, annonciateur du feu. Que faire pour éviter l’embrasement ? Laisser partir libre le Président sortant, en s’interdisant pour toujours de lui demander de rendre compte de ses actes pendant 17 ans d’autocratie. Le Président élu jure tous les dieux qu’il ne se souvient pas d’avoir signé le décret de cette inique amnistie. Et on le croit, puisqu’il était agonisant. Qui donc a cru devoir imiter sa signature ? Ce génial imbroglio aura sauvé le pays du chaos.
La situation en 2015-2016 est et sera tout autre, parce que la démocratie n’est pas un régime d’exception et qu’il est impératif que celui qui prône à tout vent la nécessité de la reddition de compte, rende compte au peuple de sa gouvernance pendant dix ans, qu’il en rende compte pendant ses derniers moisau pouvoir ou une fois redevenucitoyen normal. Pour que justice se fasse, le peuple veut savoir pourquoi, à l’ère du régime démocratique qu’il s’est donné, une dizaine d’honnêtes citoyens ont été assassinés depuis 2006, sans que jamais les assassins aient été retrouvés et punis, pourquoi un ancien ministre et un activiste des droits de l’homme ont été braqués et ont échappé par miracle à la mort, sans que jamais les braqueurs aient été retrouvés et punis, pourquoi, depuis 2006, une dizaine d’honnêtes citoyens ont été contraints à l’exil pour se garder sauves la vie et la liberté (pour autant que relève d’un acte de liberté le fait que le pouvoir politique vous oblige à vivre hors de votre pays), pourquoi un ministre de l’Intérieur s’est autorisé à ridiculiser le Bénin à l’extérieur en affirmant sur les ondes de RFI qu’un honnête citoyen s’était procuré un ou des drones pour pulvériser l’avion présidentiel avec le Président à bord, etc., etc. Au chapitre économique, le peuple veut savoir, entre autres, comment le régime du Changement a laissé des maffieux de haut vol lui prendre ses économies dans le montage cynique d’ICC-Services, qui sont ceux quil’ont recouvert de dettes énormes à coups de fraudes colossales à l’occasion du sommet CEN-SAD, à l’occasion de l’achat des machines agricoles, dont un député révolté a tout le dossier, à l’occasion de la vraie fausse construction du nouveau siège du Parlement, à l’occasion de l’achat des turbines défectueuses de Mariagléta pour électrification, etc., etc.
Non point règlement de comptes, mais reddition de compte. Si le Président sortant ne s’y soumet pas sous le regard avisé des juges et des avocats, le Président élu en 2016 se croira sur un boulevard d’impunité et de prime à l’impunité. Or, qu’il le sache, il devra désormais gouverner avec au ventre la peur du peuple. Les crimes économiques reconnus peuvent connaître quelque clémence de la part du peuple, ainsi que l’expérimentent en ce moment Jacques Chirac, Helmut Kohl et Silvio Berlusconi. Mais pour crimes de sang et de trahison de l’honneur du peuple, le Maréchal Pétain connaît la déchéance pour toujours.
S’ils se soumettent à l’argent qu’on vole et distribue,nos députés tourneront le dos à la justice fondatrice de la paix véritable et se laisseront aller à voter à l’endroit du Président sortant une loi inique d’amnistie pour la longévité des crimes anti-peuple. Le cas échéant, le Législatif et l’Exécutif pourraient voir la réédition à grande échelle du 4 mai 2015. Et les chars du peuple ne sortiront pas pour l’écraser, et les fusils du peuple ne se retourneront pas contre lui. Soldats conducteurs de char et détenteurs de fusil en font le solennel serment.
650034 visites sur le site